Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Ce qui est formidable avec les affaires monétaires, c'est qu'elles défient toutes les prévisions... et les prévisionnistes. Ainsi, les analystes de marché se sont souvent trompés sur l'évolution de la parité de l'euro face au dollar, prévoyant une hausse alors qu'il baissait, prédisant une baisse alors qu'il montait. Jeudi, rebelote : la baisse des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) ne pouvait que pousser à la baisse l'euro, la rémunération de l'argent devenant beaucoup moins attractive. Pour Wim Duisenberg, le président de la BCE, réduire «le différentiel de taux d'intérêt entre l'euro et le dollar» ne pouvait qu'aboutir à une détente sur le marché des changes.
C'est par une hausse de l'euro que les marchés ont salué l'annonce par Francfort du passage de son principal taux directeur de 2,5 % à 2 %. La monnaie unique a atteint jusqu'à 1,1899 dollar. Pourtant, le différentiel de taux avec celui pratiqué par la Réserve fédérale (1,25 %) n'est plus que de 0,75 %. Mais l'évolution des monnaies entre elles obéit à d'autres facteurs. Déjà, mi-2001, lorsque les taux courts entre les Etats-Unis et la zone euro se sont croisés, l'argent commençant à être mieux rémunéré en Europe, cela n'a pas amené une reprise de la monnaie unique. Il a fallu attendre début 2002, lorsqu'il est clairement apparu que les déficits américains se creusaient (au déficit de la balance des paiements courants s'est ajouté le déficit public) pour que le