Londres de notre correspondant
Britain in Europe est une belle mécanique qui tourne à vide. Ses trente-six employés, ses milliers de sympathisants à travers le royaume, attendent une bataille qui ne veut pas s'engager. En décembre, à cause d'un bail arrivé à échéance, l'association a même dû quitter ses beaux locaux près du Parlement de Westminster. Un éloignement du coeur politique de la capitale qui a pris valeur de symbole. «Nous ne sommes pas un lobby, mais un état-major de campagne», précise un responsable d'origine française, Philippe Legrain. Le jour où le gouvernement Blair se décidera à rejoindre l'euro, c'est Britain in Europe qui mènera la campagne en faveur du «oui». «Nous sommes une coalition indépendante qui transcende tous les partis et réunit des hommes d'affaires et des syndicalistes», précise Legrain, qui y occupe les fonctions d'économiste en chef.
Faux-fuyants. Cette machine à vendre l'euro a été conjointement lancée en 1999 par Tony Blair, son chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, un ex-ministre conservateur europhile, Michael Heseltine, et Charles Kennedy, le leader du petit Parti libéral-démocrate. L'association possède des antennes dans toutes les régions, compte parmi ses donateurs des groupes comme British Airways, Unilever, BAE Systems ou Reuters, et a donné naissance à des sous-groupes comme City in Europe ou London in Europe, présidé par le maire de la capitale, Ken Livingstone.
Mais après quatre ans de faux-fuyants, le doute s'est emparé des tro