Chemnitz, Schmiedeberg, envoyée spéciale.
«Ils sont dingues ces métallos !», s'emporte Dietrich Haselwander, le patron de la fonderie de Schmiedeberg, nichée dans les montagnes du Erz, à vingt kilomètres de la frontière tchèque. «A l'Est, on a un taux de chômage record, et ils font grève pour obtenir les 35 heures ! Ils en font une question de pouvoir pure et simple. Mais, cette fois, ils vont échouer.» Erreur. Dans la nuit de samedi à dimanche, après treize heures de négociations, le syndicat IG Metall et la Fédération de la métallurgie et de l'électro-industrie ont trouvé un accord. Les métallos d'Allemagne de l'Est réclamaient un alignement de leur temps de travail 38 heures sur celui de leurs collègues de l'Ouest, de 35 heures. Ils estiment désormais que la productivité des salariés est identique à l'Est comme à l'Ouest.
«Mauvais signal». L'accord signé prévoit une réduction progressive du temps de travail (37 heures au 1er avril 2005, 36 heures au 1er avril 2007 et 35 heures au 1er avril 2009)... Sauf si les conditions économiques se dégradent à l'Est. Cette convention pourra alors être remise en cause. «C'est un très mauvais signal, qui va porter atteinte à la reconstruction à l'Est», a commenté Dieter Hundt, le président du patronat allemand. Mercredi, les cinq ministres-présidents des cinq Länder de l'Est, de droite comme de gauche, ont fait part de leur inquiétude pour l'avenir de leurs régions. Limitrophes de la Pologne et de la République tchèque, les nouveaux L