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Libération

L'euro recalé à Londres par le chancelier de l'Echiquier

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Mais il vante les mérites d'une adhésion hypothétique.
publié le 10 juin 2003 à 23h20

Londres, de notre correspondant.

«Des progrès, mais insuffisants». «Peut mieux faire.» «Il faut travailler davantage.» Devant la Chambre des communes, Gordon Brown, le ministre des Finances, s'est transformé hier en maître d'école, un jour de remise de copies. Lors d'un discours très attendu, il a pris soin de ménager son élève, de louer ses aptitudes. Il l'a même invité à repasser à la session suivante. Mais ses paroles réconfortantes n'ont pas changé le résultat. L'euro a échoué à son examen. Les conditions d'une entrée de la Grande-Bretagne dans l'Union monétaire ne sont pas encore réunies, a conclu le chancelier de l'Echiquier sur la base d'un rapport établi par le Trésor (Libération du 9 juin).

Un seul des cinq tests qu'il s'était fixés est rempli : la City, la place financière de Londres, n'a rien à craindre d'un abandon de la livre. En revanche, l'économie du royaume n'a pas suffisamment convergé avec celle de ses voisins. L'eurozone manque de flexibilité. Et l'emploi et l'investissement souffriraient si le pays passait à la monnaie unique aujourd'hui.

Priorité. Un verdict sans surprise. Gordon Brown avait préparé le terrain depuis des mois. Le grand argentier du New Labour reste hanté par le souvenir du «mercredi noir», ce jour de 1992 où la livre avait dû sortir avec fracas du système monétaire européen. «Nous voulons à tout prix éviter de répéter les mêmes erreurs», a-t-il redit hier. Au lieu d'affronter une opinion publique aux deux tiers hostile à l'euro et se lier