C'est un paradoxe, comme ceux qu'aime manier Michelin. Il y a presque un mois, le groupe annonce, en plein mouvement social sur les retraites, son intention de recruter en grande pompe près de 1 000 salariés par an jusqu'en 2006. A peine la nouvelle digérée, la manufacture annonçait, hier, son intention de supprimer environ 190 postes à Poitiers et 164 à Bourges d'ici la fin 2004.
«Obsolètes». Mais le groupe promet que personne ne sera licencié : les ajustements d'effectifs devraient se faire par le jeu des départs naturels en retraite et en préretraite. Les salariés qui ne sont pas touchés par des mesures d'âge et se trouveraient en sureffectifs se verront proposer d'autres postes dans l'une des 21 usines du groupe en France : environ 160 personnes dans une usine qui compte près de 635 salariés à Poitiers sont concernées par ces suppressions de postes, alors qu'à Bourges seuls 50 salariés sur un effectif de 844 devront être reclassés.
Ces mesures sont rendues nécessaires par «les évolutions du marché du pneumatique», explique une porte-parole du groupe. Certaines lignes de production des usines de Poitiers et de Bourges ne répondraient en effet plus aux nouveaux besoins des marchés. L'usine de Bourges, qui fabrique des pneus pour voitures particulières, est confrontée à l'évolution du marché vers des pneus plus larges et plus hauts. Celle de Poitiers, qui fabrique des pneus pour poids lourds, est confrontée au phénomène inverse : une demande de pneus plus petits. «Les machine