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Patrons «voyous» mais pas hors la loi

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Matignon s'était pourtant engagé à les sanctionner.
publié le 12 juin 2003 à 23h21

Le gouvernement en avait fait une question d'honneur : les «patrons voyous», expression médiatisée après l'affaire de Metaleurop ou la délocalisation sauvage de la petite usine de Palace Parfum, n'auraient plus la vie facile. Jacques Chirac lui- même en avait fait un mot d'ordre, repris comme il se doit par son Premier ministre. «Ces patrons qui ne respectent pas l'Etat de droit auront affaire à la République française», avait déclaré Jean-Pierre Raffarin.

Pour quel résultat ? Aucun, ou si peu. Presque cinq mois après le largage de la fonderie de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) par sa maison mère Metaleurop, le gouvernement n'a fait qu'enregistrer des revers judiciaires. Car contrairement à ce que laisse entendre Raffarin, le «patron voyou» est rarement un hors-la-loi.

En ce qui concerne Metaleurop, la justice française a rendu à deux reprises un verdict qui confirme que la maison mère et son actionnaire suisse Glencore ont respecté la législation française. Peut-être pas l'esprit. Mais en tout cas la lettre. D'ailleurs, pendant toute la polémique, les avocats de deux sociétés déclaraient que si le gouvernement «n'était pas satisfait des lois, il n'avait qu'à les changer». En plus de faire appel, le gouvernement s'est pour l'instant contenté de rajouter quelques lignes dans son projet de loi sur les risques technologiques, pour obliger les entreprises à provisionner les investissements liés à la dépollution de leurs sites industriels. En revanche, sur le plan social, rien.

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