En dépit des apparences, les protagonistes du dossier explosif de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) semblent sur le point de trouver un compromis final. Jeudi soir pourtant, Franz Fischler, le commissaire européen à l'Agriculture et auteur du projet de réforme, a décidé d'ajourner les discussions qu'il menait depuis quelques jours avec les ministres des Quinze. Loin d'être annulées, elles recommenceront de plus belle à compter de mardi, toujours à Luxembourg. Dans un climat plus propice à la discussion. Car après un dîner à huis clos organisé juste après la suspension par la présidence grecque de l'Union, les convives les moins disposés à l'égard de Fischler ont mis de l'eau dans leur vin. Et vice-versa.
A commencer par Hervé Gaymard, le ministre français de l'Agriculture : «Chacun a montré sa volonté politique d'aboutir», a-t-il indiqué au sortir des agapes. Il a même été jusqu'à saluer «l'attitude plus constructive» de la Commission, une première dans les relations houleuses qu'entretiennent les deux parties. De son côté, le commissaire autrichien a fait savoir, vendredi, que «tout le monde est tombé d'accord pour une réforme de la PAC qui devrait être valable pour les dix prochaines années». Franz Fischler doit se sentir un peu soulagé : il a absolument besoin que les Quinze révisent à la baisse le financement de leur agriculture pour pouvoir discuter, pied à pied, avec les Etats-Unis d'une suppression progressive des subventions agricoles, lors des négocia