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Libération

«A 65 ans, voudra-t-on encore de nous ?»

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publié le 16 juin 2003 à 23h23
(mis à jour le 16 juin 2003 à 23h23)

Qui est prêt à travailler 42 ans ? Ceux qui sont heureux au travail, s'y accomplissent, y trouvent un sens à leur vie. On retrouve les professions culturelles ou intellectuelles, comme ce chercheur de 80 ans qui tous les matins prend le chemin de son labo, les chefs d'entreprise ou les curés (1). En revanche, la vie professionnelle paraît très longue à tous ceux qui connaissent la précarité, le chômage ou les tâches répétitives. Comment s'assurer une retraite quand on travaille par intermittence ? Témoignages.

Catherine, 38 ans, chargée de commu nication, au chômage depuis un an

«Renoncer à une nouvelle vie qui s'ouvrait»

«Travailler jusqu'à 65 ou 70 ans ? Mais est-ce qu'on voudra encore de nous ? Aujourd'hui déjà, l'entreprise ne veut plus de cadres au-delà de 50 ans : trop chers, pas assez malléables. J'ai commencé à travailler à 22 ans. J'en ai aujourd'hui 38, et c'est déjà ma troisième période de chômage. Je suis partie pendant cinq ans en province, où il était très difficile de trouver un emploi. Quand, enfin, j'ai décroché une place dans une agence de pub, elle a fermé juste après mon embauche : la dernière arrivée est la première partie. Mes parents ont eu une carrière professionnelle garantie et profitent de leur retraite en pleine santé. Sans avoir forcément bac + 8, ils ont poursuivi leur petit bonhomme de chemin au sein d'une même entreprise. Aujourd'hui, ils ont les moyens de bien vivre leur retraite. Avec ma carrière à trous, on cotise moins. Jusqu