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Libération

L'incertitude plane dans l'aéronautique

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Au Bourget, les industriels se sont refusés à toute prévision pour 2004.
publié le 16 juin 2003 à 23h24

Le pire de la crise est-il maintenant passé ? Même si l'épidémie de Sras semble montrer les premiers signes de repli, aucun des grands industriels de l'aéronautique mondiale, réunis depuis samedi au Salon du Bourget, n'a osé répondre franchement à la question.

Noël Forgeard, le patron d'Airbus, a bien confirmé son objectif de livraison de 300 appareils cette année (contre 280 pour Boeing) et annoncé 250 commandes d'avion pour 2003 (un objectif bien supérieur à celui annoncé au début de l'année). Mais il a refusé de donner la moindre indication pour l'année prochaine. Et d'avertir : «Si vous en entendez, surtout ne les croyez pas.»

«Patouille». Pas franchement plus précis, Jean-Paul Béchat, le patron de la Snecma, le fabricant de moteurs d'avion, à la fois fournisseur de Boeing et d'Airbus, s'est contenté de préciser : «Je peux dire simplement que j'espère que l'on a touché le fond.» Signe que la confiance n'est pas là, Béchat, en énumérant les points positifs de ce premier semestre 2003, est allé jusqu'à rappeler les déclarations lénifiantes des chefs d'Etat du G8 sur l'hypothétique relance de l'économie mondiale...

«On est en pleine patouille», confirme Charles Edelstenne, le patron de Dassault Aviation, qui réalise les deux tiers de son chiffre d'affaires avec la vente de ses jets d'affaires. Pourtant insensible à l'épidémie de Sras, Dassault ne voit pas encore le début du commencement d'une reprise. Moralité, la société devra se contenter de fabriquer 50 avions cette année,