Pékin de notre correspondant
Un hasard de calendrier. Au moment où l'administration chinoise révélait que les exportations en direction de l'Europe ont bondi de près de 50 % depuis le début de l'année (lire ci-contre), le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, effectuait vendredi une visite à Pékin.
Pascal Lamy ne s'inquiète pas outre mesure de ce chiffre spectaculaire : «Il est normal que les exportations chinoises augmentent sur le marché européen, a-t-il déclaré à Libération. Ce qui est important, c'est que nos exportations sur le marché chinois augmentent également, même si c'est à un rythme pas tout à fait comparable, dans des secteurs à valeur ajoutée qui nous intéressent : les avions, le téléphone, les services financiers, la distribution, etc.»
Rouages. Le commissaire européen ne s'affole pas non plus devant la dépréciation de la monnaie chinoise, arrimée au dollar depuis 1994. La perte de valeur du yuan par rapport à l'euro va doper plus encore les exportations chinoises. «Il n'est pas anormal que, compte tenu de l'importance de la Chine dans le commerce mondial, ce soit maintenant notre premier déficit. Nous avons des excédents ailleurs, y compris sur les Etats-Unis : ce n'est donc pas préoccupant, dès lors que les Chinois appliquent la règle du jeu commune qui a été conclue lors de leur entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Et, sur ce plan-là, il y a encore des progrès à faire», souligne Lamy, qui a négocié pour l'Europe l'entrée de la Chine