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Libération

La sucette est amère pour les salariés de Chupa Chups

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L'usine de Bayonne devrait fermer dès juillet.
publié le 16 juin 2003 à 23h24

Bayonne envoyée spéciale

Ambiance de kermesse. Musique basque à tue-tête, distribution de sucettes, buffet improvisé, et tenue décontractée pour les salariés, en bermudas et tongs, qui discutent, un verre à la main, sur le parking de l'usine Chupa Chups, samedi à Bayonne. Il est 12 h 30. Aux murs, on peut lire : «Chupa Chups, la sucette qui laisse le bâtonnet en travers de la gorge.» Le fabricant espagnol des célèbres sucettes a décidé de fermer dès juillet son seul site français et de transférer la production en Espagne.

La pilule est amère pour les soixante-sept salariés et les trente intérimaires. «On ne se fait pas d'illusions. Ils ne reviendront pas sur la fermeture, lâche Geneviève, opératrice, vingt-huit ans de maison. Début janvier, un représentant du groupe est venu pour faire l'inventaire des machines dans l'usine.»

Inéluctable. Pendant ce temps, à l'intérieur de l'usine, un comité d'entreprise (CE) se tient en présence des dirigeants espagnols, Manel Orriols, directeur du développement, et Joan Cohi, responsable des ressources humaines, tous deux administrateurs de la filiale française. Ils répètent que la fermeture du site est inéluctable.

Le groupe, qui emploie 1 400 salariés dans six usines dans le monde, a besoin d'argent. Il est en surcapacité industrielle. En 2002, ses ventes ont chuté de 20 % et il a enregistré une perte de 18 millions d'euros. En fermant l'usine de Bayonne, il peut tabler sur une économie de 1,7 million d'euros. Depuis deux ans, le site s'est