New York de notre correspondant
Il a son propre bateau qui concourt à l'America's Cup, il pilote ses jets privés, il ne s'habille qu'en Armani et se déplace avec ses cuisiniers pour ne pas heurter son fin palais. Mais, à l'évidence, Larry Ellison n'en a pas assez. Le 6 juin, le flamboyant patron d'Oracle, le numéro deux mondial du logiciel, a donc lancé une OPA (offre publique d'achat) hostile pour engloutir Peoplesoft, l'un de ses plus vigoureux concurrents dans le logiciel d'entreprise.
Zizanie. Depuis, c'est la zizanie dans un secteur qui veut croire à la sortie de crise après avoir souffert de l'éclatement de la bulle de la nouvelle économie (lire ci-contre). C'est aussi le retour au premier plan d'un milliardaire qui, depuis vingt-cinq ans, n'a jamais failli à son ambition de devenir l'un des patrons les plus charismatiques de l'économie américaine.
«Larry Ellison attendait son heure, estime Jim Sheperd, analyste à AMR Research à Boston. Comme sur son bateau, il a laissé passer le mauvais temps depuis deux ou trois ans. Et puis, quand tout le monde perçoit une possible éclaircie dans le domaine des nouvelles technologies, il place son attaque. Avec toujours le même objectif : devenir plus grand et plus fort.»
La soixantaine raffinée et le collier de barbe impeccable, Larry Ellison n'a jamais fait dans le minimalisme. Quand il fonde Oracle en Californie en 1977, il n'a que 2 000 dollars en poche. Après une enfance difficile à Chicago, il quitte l'université sans diplôme. Dan