Ajournées jeudi dernier, les négociations sur la réforme de la Politique agricole commune reprennent cet après-midi à Luxembourg. Sur de nouvelles bases qui laissent entrevoir la possibilité d'un accord dans les jours où les semaines qui viennent. Comme si la suspension des discussions pendant quelques jours avait permis à chaque camp de compter ses troupes, dessinant un nouveau rapport de forces entre les partisans et les opposants de la réforme proposée par Franz Fischler, le commissaire européen à l'agriculture.
Trois conditions. Parmi les adversaires les plus farouches de la réforme, la France aurait beaucoup à perdre si l'Union adoptait une forte baisse générale des subventions agricoles (lire ci-contre), comme le souhaitent toujours les Britanniques, les Néerlandais, les Danois et les Suédois. Mais Paris a su manifestement rallier tous les autres pays à sa cause, notamment l'Italie, l'Espagne, l'Autriche et, depuis peu, l'Allemagne, jadis partisane de la réforme (Libération du 12 juin).
Le camp de la France disposerait maintenant d'une «majorité qualifiée» pour emporter la décision en cas de vote. Autant d'éléments qui permettent à Hervé Gaymard, le ministre français de l'Agriculture, de jouer les hommes forts du camp du «non» à la réforme Fischler.
Sûr du soutien de Chirac à la PAC, Gaymard a martelé, hier à Paris, qu'il n'était pas «prisonnier» d'un calendrier pour conclure un accord. Mais, surtout, le ministre français en a profité pour dévoiler les trois «conditions»