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Libération

Etats-Unis, la crise se cherche un nom

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«Nouvelle stagnation» ou «reprise sans emploi», le débat d'expert fait rage.
publié le 18 juin 2003 à 23h26

New York de notre correspondant

Le scénario est désormais classique. Lundi, la clôture de la Bourse de New York a été saluée par des applaudissements : après l'annonce de bons résultats dans le secteur immobilier, le Dow Jones avait gagné plus de 2 %, pour s'envoler à son plus haut niveau depuis onze mois ; les brokers pariaient déjà sur une nouvelle baisse des taux d'intérêt, lors de la réunion de la Réserve fédérale la semaine prochaine, qui pourrait donner le signal d'une relance durable de l'économie. Hier, changement d'ambiance : suite à la publication d'un rapport estimant que le marché de l'emploi aux Etats-Unis était «le pire depuis le début des années 90», les analystes appelaient soudain à la «prudence», révisant à la baisse leurs belles prévisions de la veille.

Sémantique. Depuis des mois, l'économie américaine est sens dessus dessous. Au gré d'indicateurs contradictoires, les avis sont totalement partagés sur l'avenir à moyen terme. Il y a ceux qui annoncent semaine après semaine que la reprise est «au coin du bois», et les autres qui estiment que la récession est toujours là. Aujourd'hui, le débat en est même devenu sémantique. Face à la difficulté à définir cet état bizarre de l'économie, les experts s'en donnent à coeur joie. L'un des termes à la mode est la «nouvelle stagnation». Une façon de décrire une économie qui ne veut pas décoller, sans jamais parler de crise ou de mise en cause des «fondamentaux». «C'est vrai que souvent les économistes assurent que la