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Libération

La Foire du drone

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Au Salon du Bourget, Alliot-Marie a annoncé qu'elle avait confié à Dassault la réalisation d'un prototype d'avion armé sans pilote d'ici à 2008.
publié le 18 juin 2003 à 23h25

Après le Rafale, le Grand Duc ? Le futur avion de combat français ­ un drone sans pilote ­ pourrait porter cet étrange nom de hibou... s'il voit finalement le jour.

Lundi soir au Salon du Bourget, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a annoncé que «la France avait décidé de lancer un programme de démonstrateur d'avion de combat non piloté», en confiant son développement à Dassault (lire ci-dessous). Hier matin, le délégué général pour l'armement Yves Gleizes précisait qu'«environ 300 millions d'euros» y seraient consacrés. Or rien de tel n'était prévu dans la loi de programmation militaire de 2002. Les projets de drones ne concernaient que des engins de reconnaissance, et pas des appareils de combat capables de tirer des armements air-sol. Une technique nouvelle utilisée pour la première fois fin 2001 en Afghanistan par les drones américains.

Dassault se voit donc confier la maîtrise d'oeuvre du programme Ucav (Unmanned Combat Aerial Vehicle). Ce n'est pas une surprise : depuis 1999, ses bureaux d'études travaillent sur les projets Petit Duc, Moyen Duc et Grand Duc. Le premier, un engin de 60 kilos pour 2,4 mètres d'envergure, a effectué son premier vol en juillet 2000 et le Moyen Duc devrait voler début 2004. L'objectif, «d'ici à 2008», c'est le Grand Duc, un prototype de drone furtif de la taille d'un avion de chasse. Si elle veut rester dans la course, la France n'a pas de temps à perdre : les démonstrateurs américains Boeing X-45 et Northrop Grumman X-47 volent d