C'est «niet», pour le moment. La France ne veut toujours pas de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) proposée par Franz Fischler, le commissaire européen à l'agriculture (Libération du 17 juin). Ce dernier a eu beau, hier, débarquer à Luxembourg avec une nouvelle proposition qu'il a présentée comme «la dernière», le compte n'y est toujours pas pour Hervé Gaymard, ministre français de l'Agriculture. Et pour cause : Fischler continue de titiller les Français là où ça fait mal.
De fait, le commissaire exige un «découplage» (rupture du lien entre quantité produite et subvention) qui concernerait 70 % des aides directes allant au secteur des bovins à partir de 2005, tandis que le secteur des céréales verrait ses aides totalement déliées des quantités produites (sauf dans certaines zones où existe un risque «d'abandon de production»). Enfin, Fischler continue à soutenir mordicus la baisse des prix d'intervention publique sur les céréales et le lait.
«Inacceptable», résumait hier, en fin d'après-midi un
membre de la délégation française. Qui ne se privait pas de critiquer la copie du commissaire à l'agriculture, à l'exception du dispositif qui prévoit le transfert minime d'aides à la production vers des projets de développement durable : «Le cap général n'est pas clair, ni sur les principes, ni sur les modalités, ni sur le niveau des curseurs et des marges de manoeuvres», commentait ce haut fonctionnaire. Au passage, un autre collaborateur de Gaymard évoquait «le sort des