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Libération

Lula ne veut pas perdre au libre-échange

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Le président brésilien négocie son soutien au projet de Bush pour les Amériques.
publié le 20 juin 2003 à 23h27

São Paulo

de notre correspondante

Changement de cap. Après avoir vu dans le projet d'une zone de libre échange panaméricaine «un processus d'annexion» de l'Amérique latine par les Etats-Unis, Lula se dit prêt à «avancer» avec Washington. Le président brésilien, qui doit être reçu aujourd'hui par George W. Bush, devrait confirmer son soutien à l'Alca, la zone de libre-échange des Amériques, dont les Etats-Unis souhaitent la mise en place en 2005 et qui doit englober tous les pays du continent, sauf Cuba.

«Camarade Bush». Le pragmatisme l'a emporté. Mondialisation oblige, l'Alca est désormais jugée indispensable à la deuxième économie latino-américaine. «Lula et son entourage modéré sont désormais conscients que le Brésil ne peut pas s'exclure de l'Alca s'il ne veut pas perdre l'occasion de doper ses exportations vers les Etats-unis», note l'économiste Luis Nassif.

Mais le Brésil (à l'instar de ses partenaires du Mercosur, le marché commun du cône Sud qui l'associe à l'Argentine, au Paraguay et à l'Uruguay) n'est pas satisfait du cours des discussions avec Washington. En cause, le refus américain de discuter au sein de l'Alca la baisse des subventions à son agriculture et sa législation antidumping que Washington a décidé de reléguer au sein de l'OMC. Du coup, Brasilia juge improbable la conclusion de l'accord d'ici à 2005, à moins d'en réduire la portée.

Au cours de son entretien de près de trois heures avec «le camarade Bush» ­ comme il avait appelé le président américain, peu av