Bordeaux correspondance
«Aujourd'hui, c'est la fête.» Le ton est donné. Jean-Pierre Raffarin n'a pas voulu bouder son plaisir, hier, en inaugurant Vinexpo, le Salon des vins et spiritueux, qui regroupe à Bordeaux jusqu'à jeudi 2 500 exposants de 44 pays. Durant deux heures, flanqué des ministres Hervé Gaymard, Xavier Darcos et du député-maire Alain Juppé, le Premier ministre a arpenté les allées du Salon. Au stand des vins de Bordeaux, qui regroupe 57 appellations, le Premier ministre a bu un verre d'entre-deux-mers. «Ce vin est vivant et généreux. Il est à l'image d'Alain Juppé», a-t-il lancé. Tout en s'étonnant du nombre d'appellations. «ça ne doit pas être facile à diriger.»ÊUne atmosphère bon enfant dans un contexte qui tourne au vinaigre. Ce n'est un secret pour personne, les vins de Bordeaux ne sont pas à la fête. Secoués par la dévaluation du dollar, un euro plus fort, la concurrence des vins du Nouveau Monde, les exportations en panne. Le tout dans un contexte de surproduction constante. On consomme 220 millions d'hectolitres de vin sur la planète pour 280 millions produits en 2002.
Prix dérisoire. Bordeaux n'échappe pas à la règle, qui a fourni l'an dernier 6 millions d'hectolitres, sur les 55 millions produits en France. Le vignoble bordelais a doublé en trente ans, et depuis la fin des années 90 les plantations ont progressé de 10 %. Fatalement, aujourd'hui les prix des vins de la région s'effritent. Les négociants n'achètent pas ou alors à prix dérisoire. Le bordea