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Libération

Les coopératives ouvrières prennent le relais en Argentine

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L'exemple d'une entreprise de chimie sauvée par ses salariés.
publié le 23 juin 2003 à 23h30

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) change de ton avec le nouveau pouvoir argentin. Dans un entretien publié samedi dans la presse argentine, Horst Koehler, aujourd'hui en visite à Buenos Aires, explique que, pour le FMI, «le bien-être des populations est désormais un critère tout aussi respectable que le remboursement de la dette». Est-ce une manière de dire que les investisseurs privés ne retrouveront pas leur argent (76 milliards de dollars) de sitôt ?

De leur côté, les salariés argentins tentent, par l'autogestion, de redresser les entreprises ruinées par la crise.

Buenos Aires

de notre correspondant)

En novembre 2001, après sept ans de bataille avec les créanciers et les banques pour tenter d'obtenir un rééchelonnement de leur dette, les patrons de l'entreprise Quimica Americana jettent l'éponge. Sur la centaine de salariés qui travaillent dans l'usine, parfois depuis plus de vingt-cinq ans, une trentaine, dont plusieurs cadres, décident de reprendre l'activité en montant une coopérative ouvrière. Rebaptisée Quimica del Sur, l'usine produit de l'oxyde de fer, un pigment employé dans l'industrie de la construction pour les colorations de peintures, de ciments ou de briques. Grâce à une parité peso/dollar qui rend à nouveau la production compétitive (1 dollar = 2,85 pesos), l'entreprise exporte aujourd'hui dans toute l'Amérique latine.

Savoir-faire. Victime de la dollarisation de l'économie mise en oeuvre par Carlos Menem, Quimica Americana a frôlé le d