Bakou correspondance
Les Américains en avaient rêvé, le britannique BP l'a fait. L'oléoduc qui relie Bakou en Azerbaïdjan à Ceyhan dans le sud de la Turquie en passant par la Géorgie (Tbilissi) n'a pas encore vu passer la moindre goutte de pétrole... mais il a fait couler beaucoup d'encre. Un projet risqué étant donné l'instabilité de la région, sans compter le coût excessif comparé aux autres options. Symbole pour beaucoup de l'interventionnisme énergétique américain, le «BTC» (Bakou to Ceyhan) présente cependant l'avantage stratégique de se faufiler entre les territoires russes et iraniens pour exporter les réserves pétrolières de la mer Caspienne, surtout de l'Azerbaïdjan, vers les marchés occidentaux et de réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole du Moyen-Orient. Cette stratégie régionale est l'application de la théorie de Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, pour qui le Caucase serait le départ d'un nouvel axe du monde qui coupe l'Eurasie en deux, et sépare l'espace russe et le Moyen-Orient.
Garanties. Face aux problèmes de coût, les Américains ont trouvé en BP un allié économique. La major britannique, opératrice du seul grand champ pétrolier azéri (ACG, 5,5 milliards de barils de réserve estimée) avec 34 % de participation, devait trouver un moyen d'évacuer les quantités importantes de pétrole, avec comme perspective la pleine exploitation de ce champ à partir de 2005. BP ayant finalement obtenu des Américains les garanties nécessaires pour que le