Une relance à l'échelle européenne pourquoi pas, mais pas à n'importe quelle condition. Hier, Francis Mer et son homologue allemand Hans Heichel, réunis à l'occasion du 31e sommet franco-allemand, ont tenu à répondre à leur homologue italien. Le 9 juin, Juilio Tremonti, le ministre de l'Economie transalpin, avait envoyé à ses collègues européens l'esquisse de ce que Rome appelle «une initiative européenne pour la croissance», passée totalement inaperçue au sommet de Thessalonique.
Tremonti propose d'augmenter les investissements dans les infrastructures de transports, d'énergie, de télécommunications, la recherche et développement et les hautes technologies de 25 milliards d'euros à 70 milliards, voire 110 milliards d'euros, soit un effort supplémentaire correspondant à 0,5 à 1 point de produit intérieur brut (PIB) de l'Union. Philippe Marini, rapporteur du budget pour le Sénat, estime qu'un tel effort d'investissement pourrait avoir un «impact significatif à court terme sur la croissance de la zone euro, de l'ordre de 1 % à 1,5 % du PIB». Or, la croissance européenne se traîne aux alentours de 1 % par an.
Pour éviter d'augmenter les déficits publics, cet effort serait financé, non par l'Union européenne ou les Etats membres, mais par la Banque européenne d'investissement, le bras financier de l'UE.
Le gouvernement Berlusconi, qui va prendre la présidence tournante de l'Union à la fin du mois, espère que le dispositif sera bouclé en décembre 2003, à l'occasion du sommet de Rome