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Libération

L'«araignée» à pétrole de la mer Caspienne

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L'Azerbaïdjan construit le plus vaste terminal d'hydrocarbures au monde.
par Fabrice LAUNAY
publié le 24 juin 2003 à 23h31

Bakou correspondance

C'est un morceau de terre aride de 540 hectares, à 20 kilomètres au sud de Bakou au bord de la mer Caspienne d'où jaillit une torchère, et quelques citernes. Ce site délimité par des grillages surmontés de barbelés abritera dans moins de deux ans le terminal de Sangachal, le plus vaste terminal d'hydrocarbures au monde. «On l'appelle l'araignée», dit Jacobus Nieuwenhuijze. Le directeur de ce projet dirigé par le britannique BP ne se lasse pas d'exposer le gigantisme du chantier : 350 millions de dollars d'investissement, des milliers de kilomètres de câbles, des centaines de tonnes d'acier, et deux citernes géantes d'une centaine de mètres de diamètre. Le terminal sera le relais entre deux énormes champs off-shore de la mer Caspienne, celui de Shahdeniz et de ACG, et deux pipelines en direction de la Turquie (lire ci-dessous). Avec cet immense terminal, l'Azerbaïdjan entend devenir le carrefour de l'exportation des hydrocarbures de la Caspienne.

Combien de milliards de barils de pétrole se cachent sous cette mer fermée d'Asie centrale ? Personne ne peut le dire. Les chiffres les plus fantaisistes ont circulé. D'autant que plusieurs compagnies pétrolières qui s'y sont précipitées au milieu des années 90 ont déchanté, et mis la pédale douce, refroidies par la situation géopolitique de la région, pour le moins instable.

Ces dernières années, la clarification de la situation politique entre Russes, Azerbaïdjanais et Kazakhs, a relancé les appétits. A la faveur