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Libération

En Argentine, Suez refuse de prendre l'eau avec le peso

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L'entreprise remet en cause ses recettes dans la monnaie dévaluée. Et s'en remet à la justice.
publié le 26 juin 2003 à 23h32

«On veut tout simplement se faire respecter», plaide-t-on dans l'entourage du patron de Suez, le géant de l'énergie, de l'eau et de la propreté. Le motif de ce coup de sang : la situation des trois concessions d'eau que gère l'entreprise en Argentine (Buenos Aires, Santa Fe et Cordoba), à la suite de la dévaluation du peso. Après plusieurs mois de négociation avec les pouvoirs publics argentins, Suez a décidé de porter son différend devant le Cirdi (Centre international de règlement des différends sur les investissements), tribunal établi auprès de la Banque mondiale. L'information, révélée par la Tribune dans son édition d'hier, a été confirmée dans la journée.

Pourquoi enclencher un tel bras de fer ? «On a fait preuve de beaucoup de patience dans ce dossier. Maintenant, on passe à la vitesse supérieure», justifie un porte-parole de la filiale environnement de Suez. Après l'abandon de la parité du dollar et du peso en janvier 2002, les autorités argentines ont toujours refusé de renégocier des tarifs des services publics (et donc de l'eau...) confiés au privé. Principalement pour préserver une population dont le pouvoir d'achat avait été laminé par la crise financière du pays. Endettées en dollars, mais payées en peso, les trois filiales argentines de Suez ont pris de plein fouet la dévaluation du peso. Si bien que le groupe a été obligé de provisionner 700 millions d'euros au total.

Avec d'autres entreprises françaises présentes en Argentine (France Télécom, EDF et Total, no