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Libération

Le Bordeaux mis en bière

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Les producteurs de vins du « nouveau monde » jugent les méthodes françaises dépassées.
publié le 26 juin 2003 à 23h32

Rien ne freine l'appétit des vins du «nouveau monde» : en six ans, les exportations australiennes ont progressé de 25 %, celles d'Afrique du Sud de 21 %. Et ce n'est pas fini. En attendant, les bordeaux souffrent. Trop de vins. Trop d'intermédiaires. Pas assez de marques. Une production anachronique, 57 appellations, 12 000 viticulteurs. Un niveau de qualité inconstant. Tel est le verdict sans appel des producteurs du «nouveau monde» sur leurs concurrents français.

Rencontrés dans les stands de Vinexpo, le salon du vin qui ferme aujourd'hui ses portes à Bordeaux, ils livrent leurs propres recettes qu'ils opposent volontiers à celles en vigueur dans le Bordelais. A l'image de Jeffrey Wilkinson, le président de Southcorp, la plus grosse société de vins en Australie (7 500 hectares, 21 millions de caisses) : «Je respecte les traditions de Bordeaux mais nous avons une approche de la commercialisation qui est très différente. Nous ne changeons pas les prix selon les millésimes. Nos clients veulent des prix constants. Ils ne comprendraient pas pourquoi nous serions plus chers d'une année sur l'autre.» Autre différence, selon lui, un circuit de distribution plus efficace et moins d'intermédiaires : «Nous ne travaillons pas avec des courtiers ni avec des négociants. Seulement avec des agents de distribution et des grandes surfaces. Enfin, nous avons une stratégie de marques. Mais la première des recettes, c'est la qualité. Nous poussons nos oenologues sans arrêt vers la qualité.»

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