Cette fois, c'est plié jusqu'en 2013. Hier matin, au terme d'un an de négociations très agitées, les ministres de l'Agriculture des Quinze se sont enfin mis d'accord avec Franz Fischler, le commissaire européen qui proposait une réforme radicale de la politique agricole commune (PAC). Presque tous les protagonistes de ce drame en trois actes (voir ci-contre) se disaient hier, satisfaits ou plutôt satisfaits du texte final, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2005. Y compris Hervé Gaymard, le ministre français de l'Agriculture, bête noire de Franz Fischler : «Compte tenu de la diversité des intérêts en cause et de la dureté des propositions initiales de la Commission et de certains de nos partenaires [...], je pense que ce compromis peut légitimement nous donner satisfaction», a commenté hier le principal négociateur français. Ce compromis préserve l'essentiel de la PAC.»
Concessions. Voilà une déclaration que les agriculteurs français ont eu du mal à entendre. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) est «profondément déçue». Son patron, Jean-Michel Lemétayer, a demandé un rendez-vous à Jean-Pierre Raffarin «pour adapter les conséquences de l'accord à l'agriculture française». Mais aussi pour comprendre comment la France, principale bénéficiaire des 43 milliards d'euros du budget de la PAC, est passée, au cours de la semaine, d'une opposition frontale au projet Fischler à un accord franchement éloigné de ses positions.
Car Paris a dû faire de sac