Droits dans leurs bottes. Les Etats-Unis bataillent ferme pour tenter de bloquer toute démocratisation de la Banque mondiale (BM), premier bailleur de fonds des pays du Sud, avec 20 milliards de dollars de projet de développement annuels. Les réformes envisagées, qui visent enfin à donner plus de voix donc plus de poids aux pays pauvres, doivent être évoquées, lundi, à Washington, à l'occasion d'une réunion du conseil d'administration. Mais l'administratrice américaine, Carol Brooking, ne veut pas entendre parler d'un possible rééquilibrage des pouvoirs au sein de l'institution internationale, actuellement verrouillée par les pays riches, qui contrôle plus de 60 % des votes.
Les mesures clés, évoquées dans un document produit le 9 juin par la Banque mondiale, visent à booster les droits de vote des pays du Sud, qui passeraient de 39 % à 44,3 %. Et à proposer un poste supplémentaire de représentant pour les pays africains, soit trois directeurs exécutifs au lieu de deux. Deux représentants pour 46 pays d'Afrique sub-saharienne. Quand huit des pays les plus riches ont chacun leur propre représentant...
Une telle réforme, qui ressemble pourtant à un simple toilettage, inquiète Washington. Les Etats-Unis disposent en effet, avec 17 % de voix, d'un droit de véto, et nomment le président de la Banque mondiale. Et ils redoutent toute modification de «gouvernance» à la tête d'une institution dont ils sont les premiers actionnaires, et qu'ils entendent contrôler. De réelles inflexions