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Libération

Les pays du Sud oubliés de la nouvelle PAC

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Les marchés des pays pauvres restent aussi vulnérables.
publié le 28 juin 2003 à 23h35

La «révolutionnaire» nouvelle PAC (Politique agricole commune) a peu de chance de calmer la révolte des pays pauvres. Et la «nouvelle ère», vantée par Franz Fischler, commissaire européen à l'Agriculture, s'apparente plutôt, pour les ONG de développement, à de la cosmétique. «Un tour de passe-passe, rien d'autre, note Céline Charveriat, de l'ONG britannqiue Oxfam. L'Europe passe de subventions franchement iniques à des subventions indirectes. Mais à l'arrivée, rien ne changera pour le petit paysan sénégalais, qui verra toujours des produits européens vendus moins cher que les siens sur le marché à Dakar.» Et les subventions à l'exportation européennes ne devraient disparaître totalement qu'en 2006. Si tous les pays riches désarment en même temps, condition posée par Jacques Chirac. La réforme de la PAC, axée autour du découplage partiel des aides (Libération, 27 juin), permet au moins d'entrouvrir la porte des négociations au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce).

Pour le reste, «l'agriculture européenne continuera à être subventionnée à hauteur de 43 milliards d'euros, incitant ainsi à une énorme surproduction qui sera écoulée à perte dans les pays pauvres», note une experte de l'ONG française Solagral. Oxfam déplore la réforme : «Alors qu'elle avait l'occasion de se positionner en tête du mouvement mondial pour un commerce au service des pauvres, l'Europe, France en tête, a choisi de suivre la politique de l'autruche.»

A l'arrivée, l'écart entre les prix payés au