C'est un discours maintenant parfaitement formaté par le Medef et une grande partie de la droite libérale : non seulement la France se viderait dangereusement de ses jeunes cerveaux ce que démentent les statistiques officielles (1) , mais en plus elle se montrerait incapable d'en attirer de nouveaux. La raison de ce handicap : la pression fiscale qui frapperait ces gros salaires. D'où l'impérieuse nécessité, pour Jean-Pierre Raffarin, de concocter un régime fiscal spécialement pensé pour les «impatriés», comme il en existe dans beaucoup d'autres pays européens. La carotte fiscale serait également proposée aux Français partis tenter leur chance à l'étranger pour les inciter à revenir au bercail.
Retraite et loyer. Pourtant, cette tare fiscale française ne va pas vraiment de soi. Car, à écouter certains traders français, partir à Londres, l'eldorado fiscal britannique, pourtant vanté comme le modèle à suivre, n'est pas franchement une sinécure. «C'est très intéressant mais surtout si on est jeune, sans enfant et bien portant», explique Laurent (2), un broker français travaillant à Londres pour le compte d'une entreprise anglaise, payé la bagatelle de 9 440 euros par mois.
Par rapport à un budget français, Laurent doit prendre en compte deux impératifs. Sa retraite : 15 % de son salaire brut est placé dans des fonds de pension. Histoire de mettre de côté, avec l'espoir que les cours de Bourse ne s'effondrent pas d'ici là. Son autre gros poste de dépense : le logement. Pour un