Berlin de notre correspondante
Depuis quelques jours, une seule question semblait préoccuper l'Allemagne : le gouvernement «rouge-vert» de Gerhard Schröder allait-il oser baisser les impôts en 2004 ? Hier, le chancelier en a fini avec l'interminable suspense, en annonçant, pour janvier 2004, la mise en oeuvre du troisième volet de la grande réforme fiscale adoptée il y a trois ans. Pour Schröder, il s'agit de donner «un signal clair» de «stimulation de la croissance», mais aussi de «consolidation budgétaire».
Son projet prévoit, outre une baisse de 10 % de l'impôt sur les revenus des ménages (le taux maximal d'imposition des particuliers reculerait ainsi de 48,5 % à 42 %), un allégement fiscal de 10 milliards d'euros pour les PME-PMI. Au total, le manque à gagner pour le budget de l'Etat allemand atteindrait la somme colossale de 18 milliards d'euros. Ce qui n'a pas l'air de réjouir tous les sociaux-démocrates, et en particulier ceux qui n'arrivent déjà plus à boucler les fins de mois, comme Klaus Wowereit, le maire de Berlin, ou Peter Steinbrück, le ministre-président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dont les Länder sont quasiment en faillite. Ces derniers jours, plusieurs ministres avaient également fait état de leurs divergences sur l'opportunité de ces baisses d'impôts.
Schröder a donc embarqué ce week-end tout son gouvernement au château de Neuhardenberg pour une journée exceptionnelle de brainstorming. Il suffisait d'observer la mine blafarde du ministre des Finances, H