Alain et Isabelle, psychologues de formation, ne possédaient pas le «premier sécateur» lorsqu'ils ont débarqué, en 1997. Ils n'étaient pas vignerons, pas bourguignons, n'avaient guère d'économies. Mais ils aimaient passionnément le vin. Ils travaillaient dans le secteur psycho-éducatif où ils se sentaient «bridés par les institutions». Alors, ils sont d'abord devenus cavistes, pour Nicolas. Puis ont acheté ces quelques hectares en Bourgogne, en côtes du Couchois (appellation créée en 2000, au sud de la côte de Beaune). Ils ont choisi l'appellation parce que le foncier était abordable. Et la région par amour du pinot noir, un cépage bourguignon «qui retranscrit tout, ne vous pardonne rien». Ils n'en cultivent que cinq hectares. Et n'en veulent pas plus. «On veut travailler soigneusement.»
Pour se lancer, ils ont investi leurs économies (7 600 euros environ), emprunté le triple et bénéficié d'aides, pour un peu plus de 17 000 euros. Puis la vente du raisin a permis d'acheter d'autres terres (15 244 euros l'hectare en moyenne). Ils n'ont «pas de gros besoins», mais ne vivent pas encore de leurs vignes. Les revenus permettent d'amortir les investissements. Mais Isabelle a continué longtemps de travailler de son côté (comme infirmière, sa formation initiale). Les allocations familiales ont fait le reste.
Alain a d'abord travaillé comme ouvrier agricole, payé au Smic, un bon moyen de se former. Puis ils ont acheté leurs terres par petits bouts. «C'est la croix et la bannière, dit Al