Lille de notre correspondante
Débarqué. Dominique Faure n'est plus agent général d'assurances chez Axa à Lille. Après quatre ans de conflit, cet homme de 61 ans a été révoqué par sa compagnie vendredi matin. Il y a un an, il s'était mis en grève de la faim contre Axa qu'il jugeait responsable de la baisse de son chiffre d'affaires, exigeait des dommages et intérêts, et des excuses. Une médiation avait démarré. Elle vient d'échouer. «Le coup de grâce», gémit l'ancien agent. «A partir de maintenant, je n'ai plus de revenus.»
Stress. Que reproche Dominique Faure à son ancienne compagnie ? Des pratiques de mise en «concurrence» à l'intérieur même du groupe, de la part de filiales Axa Courtage, Direct Assurances ou d'agents généraux autorisés à pratiquer des prix cassés. «Direct Assurances peut proposer un produit trois fois moins cher que le mien», explique-t-il. Pour faire face, Dominique Faure baissait ses prix. «Les clients fuyaient, la source se tarissait.» A ses plaintes répétées, Axa rétorquait qu'il n'était pas assez agressif commercialement et avait du mal à «gérer [son] stress». «Il n'y a pas de délit de sale gueule chez nous, nous a déclaré hier un porte-parole d'AXA. Imaginer qu'on ait pu avoir une politique différente d'un agent à l'autre, c'est inconcevable», et d'ajouter que le problème est «moins économique qu'humain» chez Dominique Faure.
Ce que la compagnie présente comme un problème humain ressemble plutôt à une longue guerre de tranchées. Car le bonhomme ne s