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Moins d'impôt = plus de conso, équation à plusieurs inconnues

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L'effet de la baisse de la fiscalité sur la relance est incertain.
publié le 2 juillet 2003 à 23h38

Mais où passent donc les baisses d'impôts ? Dans l'épargne, dans la consommation ou... nulle part ? La question mérite d'être posée : en France comme en Allemagne, la fiscalité semble être devenue l'arme tout-terrain pour relancer une activité économique à la limite de la récession. Dimanche, Gerhard Schröder se disait sûr de son effet de soutien sur la croissance : «10 milliards d'euros d'impôts en moins, c'est 10 milliards d'euros de consommation», assurait le chancelier allemand, pour soutenir son plan massif de baisses des prélèvements. En France, certains économistes partagent cette vision. Comme à l'OFCE, qui professe depuis longtemps une politique de relance par la consommation des ménages. Valérie Chauvin nuance le propos : «Un impact de 1 pour 1 (1 euro d'impôt en moins passe entièrement dans la consommation, ndlr), c'est surévalué. Les ménages ont tendance à lisser leur consommation sur un ou deux ans lorsqu'ils reçoivent un surcroît de pouvoir d'achat.»

Vers l'épargne. Dans sa note de conjoncture de juin 2003, l'Insee a étudié l'effet retard entre baisse des impôts et regain de la consommation. L'institut estime qu'«une baisse de prélèvement de 1 point du revenu stimule le taux de croissance de la consommation à hauteur de 0,1 point immédiatement», puis de 0,25 point, 0,2 et 0,1 point chaque trimestre suivant. 1 % de revenu supplémentaire se traduit donc par une consommation augmentée, en un an, de 0,65 %. Une part de la baisse d'impôt passerait donc dans l'épargn