Un groupe à deux doigts de la faillite, qui cède ses actifs et licencie 5 000 employés, un ancien président parti avec des indemnités records, une plainte déposée par une association de petits actionnaires dénonçant des faux bilans, des poursuites lancées par des anciens salariés victimes de l'amiante et un nouveau scandale comptable aux Etats-Unis qui éclate en début de semaine... Les conditions étaient réunies pour faire de l'assemblée générale d'Alstom, qui s'est déroulée hier au Cnit de La Défense, à Paris, une des plus animées de son histoire. Et, pour une fois, les petits actionnaires ne se sont pas dégonflés. Ils ont réussi à déstabiliser le nouveau PDG Patrick Kron, ainsi que son directeur financier, Philippe Jaffré (ancien PDG d'Elf), arrivé en mars 2002. Sans grand enjeu néanmoins... l'augmentation de capital de 600 millions d'euros, demandée par le PDG, a été votée à plus de 98 %.
«Retard». A 14 heures, le comité d'accueil à la porte du Cnit permet de se mettre dans l'ambiance. Une centaine de CRS bloquent le passage, derrière des grilles, pour défendre l'entrée aux manifestants européens du groupe (lire ci-contre). A l'intérieur, Patrick Kron, nommé il y a six mois PDG d'Alstom, tente de désamorcer l'AG en jouant la transparence. Il ne cache pas les difficultés financières du groupe industriel fabricant du TGV, de turbines électriques et propriétaires des Chantiers de l'Atlantique , dues à «une demande très faible» et à un «retard important» dans la constructio