Changer d'opérateur «à l'insu de son plein gré». La mésaventure n'est pas forcément agréable. Mais lorsque l'abonné de Télé 2 sauvagement basculé chez Universal Telecom découvre que son nouvel opérateur est basé à Rotterdam (Pays-Bas), dispose de bureaux à Copenhague (Danemark), mais qu'il faut lui régler sa facture à Madère (Portugal), l'initiative lui semble plutôt hardie. Nul ne connaît aujourd'hui l'ampleur de ces déménagements autoritaires. Et la victime est bien en peine de remonter le fil.
Entorse. Pourtant, la petite enquête est instructive. Sur la facture d'Universal Telecom, figure le numéro du service clientèle. L'appel, gratuit, aboutit à Madère. Le réseau emprunté pour passer les coups de fil n'est pas celui d'Universal, pour la bonne raison que l'opérateur n'en possède pas. C'est celui de WorldCom-MCI, plus précisément celui de la filiale européenne de l'opérateur américain, aujourd'hui en déconfiture après avoir trafiqué ses comptes. Autre découverte: la TVA appliquée à la facture plafonne à 13 %, alors qu'en France elle est de 19,6%. Par ailleurs, la facture en question comporte l'intégralité des dix chiffres des numéros appelés. Or, pour des raisons de respect de la vie privée, la règle française oblige à masquer les quatre derniers chiffres. Enfin, pour s'inscrire chez Universal Telecom, il suffit d'aller sur le site (www.uvtc.com), de remplir un formulaire et de l'expédier d'un clic. Encore une entorse aux pratiques dans l'Hexagone: l'ART (Autorité de régul