Lille de notre correspondante
«Ouais, bravo ! Auchan a joué le jeu !» Une quarantaine d'ouvriers applaudissent au milieu des rayons d'Auchan, à Faches-Thumesnil, près de Lille. Ils cherchaient des Skip, Persil, Cif, Omo, Sun, Timotei, Cajoline, Domestos, Dove, Signal et Rexona dans les rayons. A part quelques lingettes oubliées sur un étal, ils n'ont rien trouvé. Mais ont tout fait pour.
Depuis quinze jours, après l'annonce de la liquidation de leur usine, les ex-employés Lever d'Haubourdin visitent chaque matin les supermarchés du coin, vident les rayons et les têtes de gondole des produits Lever-Fabergé, puis en déposent des montagnes au milieu des allées. Hier, ils ont visité Cora Wattignies, Auchan Englos, Auchan Faches-Thumesnil et Carrefour Lomme. Aujourd'hui, ils iront ailleurs. Demain, ils négocient avec la direction régionale de Carrefour. Mardi, la direction d'Auchan a accepté de vider les têtes de gondole de tous les produits Lever. Dans les rayons, le remplissage est minimal.
Ces derniers jours, le chiffre d'affaires des produits Lever avait chuté de près de 25 % à Auchan. La promo Cajoline du week-end est annulée. «Ça va nous faire mal, reconnaît Bernard Pollet, directeur d'Auchan Englos, mais ils sont proches de nous, ils sont nos clients, certains de nos salariés avaient de la famille dans l'usine, nous sommes sensibles à ce qui s'y passe.» Il a accepté d'afficher un communiqué à l'entrée du magasin pour dire qu'Auchan «partage les inquiétudes des salariés». Et s