Le Méridien ne peut plus payer ses chambres, mais il a obtenu un délai pour régler son crédit. Hier, la Royal Bank of Scotland (RBoS) lui a laissé quelques semaines pour le versement du loyer trimestriel de onze des hôtels (28 millions d'euros) exploités par la chaîne hôtelière. Le Méridien, qui possède 135 hôtels dans 56 pays, a déjà sorti 6 millions d'euros. Un maximum, compte tenu de sa situation financière : un déficit cumulé d'un milliard d'euros.
Des négociations se sont tenues la semaine dernière pour parvenir à un accord alors que la mise sous tutelle administrative guette. D'un côté, la Nomura International, détenant 59 % du Méridien, essaie d'obtenir un rabais sur le montant des onze loyers. De l'autre, RBoS menace de louer à un gestionnaire plus fiable si l'actuel occupant ne rembourse pas. La chaîne hôtelière a également arraché aux banques créancières, la canadienne CIBC et l'américaine Merrill Lynch, des facilités de paiement (entre 29 et 36 millions d'euros). Une rallonge qui lui permet d'éviter aujourd'hui l'expulsion.
Créé en 1970 par Air France, le Méridien représentait la branche hôtelière de la compagnie aérienne. En situation financière très délicate, la compagnie aérienne s'est séparée du Méridien en 1995 en le vendant au britannique Forte, détenu par le restaurateur Compass. En 2001, la restauration collective l'emporte sur l'hôtellerie : Compass cède Le Méridien à la banque japonaise Nomura. Le Méridien est aujourd'hui entre les mains d'une vingtaine de