Spam contre spam, la bataille de l'été. A gauche, le sobriquet en vogue dans le monde pour évoquer ces courriers électroniques pénibles vantant le Viagra pas cher ou le dernier truc pour devenir superriche en trois minutes. A droite, le Spam originel, du porc en conserve très populaire aux Etats-Unis et en rayon depuis presque soixante-dix ans. Hormel Foods, fabricant de ce dernier, a décidé que c'en était assez de cette confusion, et a déposé, il y a quelques jours, une plainte devant l'Office des brevets et des marques aux Etats-Unis pour contester l'usage du mot «Spam» dans le nom d'un logiciel destiné à éradiquer les e-mails indésirables, Spam Arrest. Objectif : en finir avec le dévoiement de sa marque fétiche, devenue synonyme de pub électronique envahissante.
Graille popu. Pour Hormel, il s'agit d'une défense classique de sa marque. Car le spam-e-mail, aussi étrange que cela puisse paraître, tire bien son nom du Spam-jambon. Les plus pointus des historiens de l'Internet s'accordent sur une explication mêlant sketch des Monty Python et hasards de la langue. Le Spam, le vrai, est donc né en 1937. Le mot se veut une contraction de «SPiced hAM» («jambon épicé»). De la graille popu et pas cher, distribuée comme ration de survie jusqu'en URSS pendant la Seconde Guerre mondiale. Un musée à sa gloire a même été érigé à «SpamTown» (Austin, Minnesota) en juillet 2001, et la firme assure en écouler une boîte toutes les trois secondes aux Etats-Unis, pour un total de 6 milliards de