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Libération

Le syndicat IG Metall en crise de chefs

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L'échec de la grève en ex-Allemagne de l'Est a réveillé les divisions.
par Stéphane SCHNEIDER
publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Berlin intérim

La guerre des chefs a éclaté à la tête du plus grand syndicat industriel du monde. Hier soir, à 19 heures, la direction d'IG Metall était toujours réunie à Francfort pour tenter de débloquer un conflit ouvert entre le président, Klaus Zwickel, et son successeur désigné, le vice-président Jürgen Peters. La crise a été déclenchée par une grève impopulaire menée dans l'ex-Allemagne de l'Est en juin. L'IG Metall réclamait l'application des 35 heures dans les «nouveaux Länder» pour plus de 300 000 employés. Un mouvement mal perçu par l'opinion alors que l'Allemagne, lanterne rouge de la croissance européenne, est en récession.

Divisés sur un conflit jugé «insensé» par le patronat et une partie des syndicats, les dirigeants d'IG Metall ont suspendu le mouvement. Une défaite traumatisante pour toute l'organisation. Pour la première fois dans l'histoire de ce puissant syndicat, une grève était abandonnée sans résultat...

«Trompé». Les conflits larvés n'ont pas tardé à éclater au grand jour. Jürgen Peters, le vice-président d'IG Metall, est accusé d'avoir mené cette grève dans le but d'obtenir un soutien massif à sa candidature au poste de président, qu'il brigue au congrès d'octobre. Klaus Zwickel, le président sortant, le tient pour le responsable du mouvement avorté. Jürgen Peters a «trompé» le syndicat, a-t-il déclaré.

Comme lui, plusieurs membres de la direction ont réclamé son retrait. «Quelqu'un qui contribue à une défaite et qui envenime la crise n'est pas digne de