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Libération
Interview

«Nos idées sont désormais fédératrices»

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publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Depuis huit ans, Sakiko Fukada-Parr dirige «Le rapport mondial sur le développement humain» au Pnud. Selon elle, un consensus international se dessine autour des thèses de cette agence de l'ONU en charge des questions de développement.

Avez-vous le sentiment que vos thèses progressent ?

Nous n'avons plus le sentiment d'être à l'écart des autres institutions internationales, d'être les empêcheurs de tourner en rond d'une pensée unique qui a dominé les débats des vingt dernières années, notamment sur les moyens de réduire la pauvreté dans les pays en développement. Par exemple, l'idée avancée depuis longtemps par le Pnud, que la lutte contre la pauvreté ne peut se contenter des seuls objectifs d'augmentation des revenus individuels ou de la croissance du Produit intérieur brut d'un pays, est désormais une idée fédératrice. Responsables politiques, représentants de la société civile, économistes... tout le monde en a pris conscience. Il n'y a plus d'un côté, les fous furieux du marché, et de l'autre, les doux rêveurs, dont nous ferions partie. Pourtant, nos recommandations vis-à-vis des pays riches ne sont pas suffisamment suivies.

Mais l'idée qu'il faut plus de libéralisme économique pour combattre la pauvreté ­ ce qu'on a appelé le «consensus de Washington» ­ domine les décisions...

Ce consensus-là a pris du plomb dans l'aile. Et pour cause, il suffit de voir les drames sociaux que vivent les pays qui l'ont appliqué au pied de la lettre, comme l'Argentine. Le «consensus de Washin