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Libération

Orange aux abonnés fictifs

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publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Orange est sur la sellette. Deux revendeurs de mobiles accusent l'opérateur d'avoir couvert, pendant la période 1999-2001, des opérations de déclarations d'abonnés fictifs par centaines de milliers. Le premier, Frédéric Magnan, à la tête de quatre boutiques à Angoulême et d'une autre à Périgueux, déballe aujourd'hui son sac : «Oui, en 2001, j'ai bien activé 16 000 Mobicartes (nom de baptême des formules prépayées chez Orange, ndlr) pour des clients fantômes.» Mais d'autres, selon lui, en ont déclaré bien davantage. «J'en connais un qui en a fait 23 000 sur un seul mois.» Et de mettre en cause violemment France Télécom : «Tout le monde, même les agences commerciales de France Télécom, faisait comme moi.»

Palettes entières. Du coup, les chiffres extrêmement flatteurs publiés par France Télécom à cette époque de la folle envolée du marché, étaient, selon lui, complètement bidons. Et il accuse l'opérateur d'avoir sciemment laissé faire. La manip était simple : «On achetait des Mobicartes par lots de quelques centaines et, le soir, on les activait en les déclarant sur Minitel à l'opérateur.» Les noms étaient piochés dans l'annuaire ou dans le milieu du show-biz. «J'ai beaucoup utilisé le nom de Jacques Martin, et aussi le mien», avoue en toute naïveté le revendeur pas très regardant. L'opération est juteuse. Chaque client activé rapporte alors «entre 25 et 30 euros de commission», versée par l'opérateur. De la marge pure. La carte insérée dans l'appareil est ensuite retirée, et le