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Libération

Pechiney : les salariés inquiets

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Le canadien Alcan a lancé une OPA lundi.
publié le 9 juillet 2003 à 23h45

L'OPA du canadien Alcan sur Pechiney électrise les marchés financiers... mais elle ne réjouit pas du tout les syndicats du groupe français. Depuis lundi, la CGT-Pechiney s'inquiète des conséquences d'une telle opération de concentration sur la production nationale et sur les salariés. «Il y a de l'argent à gagner sur le dos des salariés de Pechiney», a dénoncé un délégué, évoquant «une nouvelle vague de restructurations à grande échelle, la mort annoncée d'usines, [...] des milliers de suppressions d'emploi et la mainmise sur les brevets qui ont hissé Pechiney au niveau mondial».

Les engagements de Travis Engen, le PDG d'Alcan, sur le maintien de l'emploi et du nombre de sites industriels existant en France n'ont pas convaincu les organisations de salariés. Et les syndicats se demandent si Pechiney peut résister tout seul à Alcan. Y aura-t-il un chevalier blanc pour sauver le groupe ? Les investisseurs ne rêvent, eux, que de surenchère et d'un relèvement de l'offre d'Alcan, face au rejet affirmé de l'OPA par Jean-Pierre Rodier, le PDG de Pechiney.

Hier soir, un conseil d'administration du groupe d'aluminium devait examiner la proposition canadienne. Mais, depuis lundi, Pechiney est conforté dans sa position hostile par sa forte hausse en Bourse : le titre, qui a déjà progressé de 40 % depuis le 1er juin, a bondi lundi de 23,46 % à 42 euros après l'annonce de l'OPA. Il a clôturé à 43 euros hier. «Notre offre d'achat à 41 euros n'a pas changé», a dit hier un membre de la directi