Aligner les objectifs des salariés avec ceux des actionnaires (soit la hausse du cours de Bourse), c'est le rôle assigné aux stock-options par les entreprises qui les utilisent. Longtemps, le système a été plébiscité par les patrons et les politiques. De fait, il a permis le développement de nombreuses sociétés, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies. Grâce aux stock-options, ces dernières ont attiré des ingénieurs et des cadres qu'elles n'auraient pu, sans elles, rémunérer à la hauteur de leurs compétences. Le système s'est répandu dans les grandes entreprises à la fin des années 90. Il a culminé avec la flambée des cours. Depuis l'éclatement de la bulle boursière et les scandales financiers à répétition aux Etats-Unis, il fait l'objet de nombreuses critiques, jusque dans les rangs patronaux. La décision de Microsoft est le signe que, dans certaines entreprises, ses effets pervers l'emportent sur ses avantages.
Dévoiement des dirigeants
Du célèbre investisseur, Warren Buffett, à l'AFL-CIO, la principale organisation syndicale outre-Atlantique, tout le monde s'accorde : les stock-options ont conforté la fuite en avant et les dérives financières de nombreuses entreprises à la fin des années 90. «Elles encouragent le management à aller décrocher la lune, estime Brandon Rees, analyste au sein de l'AFL-CIO. Les dirigeants sont prêts à prendre tous les risques. Avec les stock-options, ils peuvent gagner gros si le cours de l'action augmente, mais ils ne perdent