Le coup vient de là où on l'attendait le moins. Depuis sa création en 1975, Microsoft a rendu millionnaires en dollars des centaines d'employés grâce à d'avantageuses distributions de stock-options. Jusqu'à ce que son PDG, Steve Ballmer, annonce brutalement, mardi soir, l'abandon de ce système. A la place, les salariés recevront des actions sonnantes et trébuchantes, moins sujettes à la spéculation et dont le versement sera inscrit dans les charges de l'entreprise, ce qui n'était pas le cas des stock-options (lire ci-dessous). «C'est un tremblement de terre pour la manière dont on rémunère les dirigeants dans les entreprises américaines, estime Brandon Rees, analyste pour l'AFL-CIO, la principale organisation syndicale américaine. Qu'une entreprise de la taille de Microsoft qui détient la plus forte capitalisation boursière de Wall Street le fasse, va en faire réfléchir beaucoup.»
Tabou. Le syndicat américain se félicite de la décision de Microsoft. Il vient même d'enjoindre par courrier plusieurs entreprises défendant le système (AOL Time Warner et Cisco Systems, notamment) à imiter la firme de Bill Gates. D'emblée, le constructeur automobile DaimlerChrysler, ainsi que d'autres groupes allemands (Metro, Siemens, Deutsche Telekom, SAP) ont indiqué qu'ils envisageaient eux aussi de renoncer à leurs programmes de stock-options. En France, chez les cadors du CAC 40 qui en ont tant vanté les mérites, le sujet est encore tabou. Comme si on les prenait de court. «Aujourd'hui, c