Bruxelles, correspondance.

Dans la grande bagarre commerciale entre les Etats-Unis et l'Union européenne, Bruxelles vient de marquer un point précieux. Tellement précieux que la Commission n'a pu s'empêcher de crier à la «victoire totale».

Vendredi, un groupe d'experts de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné raison à l'Union européenne et à sept pays qui demandaient la condamnation des surtaxes sur les importations d'acier imposées par les Etats-Unis depuis mars 2002 pour protéger son industrie sidérurgique.

Surtaxes. Dans un rapport de plus de 900 pages rendu public à Genève, les trois experts indépendants ont rejeté tous les arguments de Washington, qui faisait valoir que les importations constituaient un grave handicap pour les producteurs américains d'acier. Selon les experts, Washington n'a pas fourni d'«explication argumentée et suffisante» à sa décision de surtaxer toute une série d'importations de produits sidérurgiques.

Même si ce document ne fait que confirmer les conclusions d'un rapport intérimaire remis à l'OMC fin mars, la Commission jubile. «Les Etats-Unis se sont fait prendre la main dans le sac», se félicite la porte-parole du commissaire au Commerce, Pascal Lamy.

Cette guerre de l'acier remonte à mars 2002. A l'époque, l'administration Bush se rend compte qu'une trentaine de groupes sidérurgiques américains sont au bord de la faillite. Elle décide alors de surtaxer les importations d'acier. Des droits de douane allant de 8 % à 30 % selon les produit