Menu
Libération

Ces sociétés qui travaillent dans le secret

Article réservé aux abonnés
Elles mettent les techniques de l'espionnage au service des entreprises.
publié le 12 juillet 2003 à 23h52

Leur métier n'a pas de nom. Disons qu'ils font de l'«intelligence économique». Ce sont en réalité des «privés» du renseignement qui travaillent comme les grands services d'espionnage mais pour le compte de leurs clients. Publics ou privés. Discrètement, mais «dans un cadre éthique que nous nous sommes imposés», assure Olivier Darasson, à la tête de l'une des sociétés françaises les plus secrètes du secteur, la Compagnie européenne d'intelligence stratégique (Ceis).

Flou. L'intelligence économique reste une activité aux contours très flous. Pour Guillaume Dasquié, auteur des Nouveaux pouvoirs (1), il s'agit essentiellement de «conseil stratégique et concurrentiel, de gestion des risques, d'influence et de veille technologique». Plusieurs dizaines d'entreprises (Géos, Eurodécision, etc.) tentent de prospérer dans un secteur où beaucoup d'anciens militaires se sont reconvertis. Des cabinets de consultants, de lobbying ou même d'avocats sont également présents sur un marché qu'Olivier Darasson estime pourtant limité à 150 millions d'euros en France.

«Je suis un serviteur de l'Etat», explique cet ancien préfet, un temps député UDF. «Notre créneau, poursuit-il, ce sont les grandes entreprises de souveraineté, c'est-à-dire la défense, l'énergie, les nouvelles technologies, la banque ou les transports. Nous ne travaillons que pour des entreprises françaises ou européennes. Et jamais en cas de concurrence franco-française.» Battu aux législatives de 1997, Darasson constate «la carence