Ils ont donné vie à Tarzan. «Et animé sa panthère, aussi...» Animateurs, décorateurs ou lay out men (1), ils travaillaient pour la plupart depuis plus de dix ans dans le studio d'animation Disney de Montreuil. Mais l'annonce est tombée en juin : faute de repreneur, le studio fermera à l'automne. Ses 89 salariés sont licenciés.
Face à l'accueil mitigé de ses dernières productions en salles (Atlantide : l'empire perdu et la Planète au trésor), pourtant compensé par une augmentation des ventes de DVD et vidéos, le géant américain du divertissement a voulu se recentrer sur ses studios américains d'Orlando et de Burbank. Qui ont eux-mêmes vu leurs effectifs fondre de 40 %. En janvier 2002, déjà, Disney annonçait qu'il se désengageait de son unique studio d'animation en Europe. Montreuil et tous ses salariés devaient être repris par la société de production Ietis, qui n'a finalement pas pu réunir les financements nécessaires. Aucun autre repreneur n'a paru fiable à Disney. A Montreuil, le comité d'entreprise dénonce le plan social : «Pour les 89 personnes du studio, seules 41 offres de reclassement ont été proposées, dont une quinzaine en France, explique Pierre Pavloff, décorateur. Les autres sont à Sydney, à Los Angeles... et pour des durées de neuf ou douze mois. Seuls huit postes administratifs en CDI, en France, pourront être sauvés.»
Monopole. Disney avait pourtant de grandes ambitions pour son petit studio de Montreuil, racheté en 1989 aux frères Brizzi, réalisateurs de films