«Imprudence», «manque de rigueur», «comportement inadmissible»... La commission d'enquête parlementaire sur les entreprises publiques n'a pas fait dans la langue de bois pour qualifier la gestion de Michel Bon, l'ex-PDG de France Télécom, ou celle de François Roussely, le patron d'EDF. Réunis sous la présidence de Philippe Douste-Blazy depuis janvier dernier pour examiner «la gestion des entreprises publiques afin d'améliorer le système de prise de décision», ces trente députés, en grande majorité UMP, se sont en fait largement «focalisés sur les entreprises dont la situation a connu la dégradation la plus forte, en l'occurrence France Télécom et, à un moindre degré, EDF», comme l'écrit le rapport. Les 27 auditions publiques (d'ex-PDG, d'administrateurs salariés, d'anciens ministres de l'Economie...) y ont été en grande majorité consacrées. Du coup, la commission, qui présentait hier ce rapport, a pu dresser un tableau très sévère de l'Etat entrepreneur et réclamer un alignement sur les méthodes du privé.
Fièvre acheteuse. Principale critique adressée par les députés à l'égard de France Télécom et EDF, «une croissance externe non maîtrisée» qui a conduit à de «graves conséquences sur les comptes de ces deux entreprises». Fin 2002, l'opérateur télécom était endetté de 70 milliards d'euros et devait afficher un résultat négatif de plus de 20 milliards. L'électricien est bénéficiaire, mais la majorité de ses filiales étrangères réalise des pertes. Les députés pointent donc les e