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Libération

L'Europe donne sa leçon de comptabilité

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Elle conteste la suprématie des Etats-Unis dans la finance.
publié le 17 juillet 2003 à 0h01

A Bruxelles

Cela peut paraître bizarre, mais il semble bien que les hommes politiques en pincent pour la comptabilité des entreprises. La preuve : le président de la République n'a pas hésité à s'en ouvrir au président de la Commission européenne, Romano Prodi, dans une lettre du 4 juillet : «Certaines normes comptables en cours d'adoption dans l'Union européenne risquent de conduire à une financiarisation accrue de notre économie et à des méthodes de direction des entreprises privilégiant trop le court terme.»

Note écrite. Ce type de démarche solennelle est très rare. Généralement, pour un sujet aussi technique, un gouvernement se contente, au mieux, de charger l'un de ses ministres d'intervenir. Mais là, manifestement, le jeu en vaut la chandelle. «Il ne faut pas s'y tromper : la question est extrêmement importante pour les entreprises puisqu'il s'agit au bout du compte de déterminer le montant de leurs bénéfices», souligne un fonctionnaire européen proche du dossier. «Mais je ne suis pas sûr que Jacques Chirac comprenne précisément de quoi il s'agit», rigole-t-il. Et de raconter : «Lors du sommet européen de Porto Carras, les 20 et 21 juin, il devait en parler à Prodi. Il s'est contenté de lui remettre une note écrite en lui disant : "Ecoute Romano, lis ça, ça sera plus simple..." Je crois que les banques et les assurances françaises ont su faire un lobbying efficace.» Lors du Conseil des ministres des Finances, mardi, Francis Mer est revenu à l'assaut en s'opposant à l'ado