Toute l'affaire a commencé par un diagnostic très simple : l'Europe a tout à gagner à harmoniser, entre les pays membres, les différentes normes comptables nationales, pour permettre une meilleure comparaison de ses entreprises avec leurs homologues américaines. Décryptage d'une crise où se mêlent enjeux de souveraineté et techniques comptables.
Qui est derrière l'IASB ?
Fondé en 1973 et basé à Londres, l'International Accounting Standard Board (IASB), composé d'experts indépendants lié à une fondation privée basée aux Etats-Unis végétait dans l'anonymat le plus complet. Jusqu'à ce qu'en 2000, la Commission européenne décide de lui confier le travail d'élaboration d'un corpus de normes comptables concurrentes des normes américaines. Avec l'obligation pour toutes les entreprises européennes de les adopter à partir de 2005. Une sorte de consécration pour l'IASB. D'autant que, contrairement au FASB (Financial Accounting Standard Board), son homologue américain placé, lui, sous l'autorité de la SEC, le gendarme de Wall Street, l'IASB n'a de compte à rendre à personne. Si ce n'est à ses propres membres. Une toute-puissance technocratique qui a vite horripilé certains groupes, notamment des banques européennes. «L'IASB a consulté beaucoup de monde, mais n'en a pas tenu compte dans son travail. Son indépendance a viré à l'autisme», assure le directeur financier d'un groupe industriel français.
Que signifient «IAS 32» et «IAS 39» ?
Voilà, les deux responsables du pataquès diplomatic