L'épargne populaire devrait être un peu moins rentable, voire plus rentable du tout. Ce matin, le gouvernement devrait annoncer une baisse de la rémunération du Livret A. Le taux d'intérêt versé devrait passer de 3 %, actuellement à 2,25 % «probablement», selon un proche du Premier ministre. C'est Jean-Pierre Raffarin qui doit prendre cette décision éminemment politique. L'Etat garantit en effet la rémunération de l'épargne des 46 millions de Français qui ont ouvert un Livret A, totalisant 113,5 milliards d'euros d'encours.
Lobbies. En 2002, le Premier ministre avait préféré renoncer devant l'impopularité assurée d'une telle mesure. Cette fois, la tergiversation n'est plus de mise. La récente baisse des taux de la Banque centrale européenne a regonflé les lobbies qui militent pour une baisse du taux. La Caisse des dépôts et consignations et les organismes HLM, d'abord. L'argent du Livret A, en effet, finance la construction et l'entretien de l'immobilier social. Toute baisse de la rémunération permet soit de baisser les loyers, soit de construire davantage. Mais le lobby des HLM reste prudent : chaque baisse du taux d'intérêt se traduit aussi par une évasion de l'épargne.
Autre groupe de pression : les banques. Depuis toujours, elles ressentent le monopole de la Poste et des Caisses d'épar gne comme une concurrence déloyale, les obligeant à servir une rémunération équivalente sur leurs livrets d'épargne. Vendredi soir, à Bercy, les représentants des banques ont plaidé pour une